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un brin de causette
11 mai 2011

Fini les capitons! ... et ça continue en 2011

Avril-mai 2011

Edito #14

 

Là où s'arrête le goudron commence le hors-piste.

Sur les bas-côtés de cette route toute tracée, où l'on se bouscule bruyamment, il y a un autre monde à explorer, seulement accessible aux « normaux » qui n'ont oublié ni la curiosité ni la colère, et, surtout, qui savent qu'« on ne voit bien qu'avec le cœur ». Sur les bords des larges routes vivent les folles et les fous, les bizarres et les hors-normes, les sans-limites et les loups-garous. C'est cet univers-là qui me plaît et me fait vibrer. Depuis toute petite, quand ça sent le chaud au bord du cratère, je me sens obligée de m'approcher pour voir de mes propres yeux, m'y brûler un peu et sentir l'odeur de ma peau roussie. Pourquoi ? Ne me le demandez pas. Les zones d'ombre m'attirent. Je dois leur ressembler. Elles seules échappent au spectacle. Mais est-ce le moule qui me rejette ou moi qui le repousse ? On s'en fout. Quoi qu'il en soit, j'aime naviguer entre les invisibles, les discrets, les tendres freaks, ceux qui tiennent les tréteaux pour que la scène en accueille d'autres. Alors que l'on fête la dixième année du calvaire permanent que représente la téléréalité pour nos cerveaux, alors que devenir « star » semble être l'ultime accomplissement du citoyen-spectateur, des politiques et des faux philosophes, je préfère traîner mes guêtres aux frontières de la norme. Et vous ne devinerez jamais tout ce que j'y ai découvert, ces derniers jours : Yolande Moreau m'a piquée du côté infini de l'âme, vaporeuse, toujours suspendue entre deux émotions ; Camille de Toledo m'a fait vaciller ; en Libye, les femmes de Misrata m'ont hypnotisée ; partout dans le monde, l'œuvre des vigies d'Amnesty contre la torture a fait bouillir mon sang... Les limites m'attirent. Je ne les transgresse pas forcément - pas forcément, vous dis-je ! - mais j'aime celles et ceux qui les franchissent à ma place. Qui fouillent la nuit quand les autres la fuient.

Causette 

 

Janvier-Février 2011

Edito #12

On a découvert deux nouvelles formes de vie en cette fin d’année :

GFAJ-1 et Marine Le Pen.

La première, bactérie de son état, a été trouvée par les chercheurs de l'Institut d'astrobiologie de la Nasa au fond d'un lac californien saturé en arsenic, et a ceci de révolutionnaire qu'elle a intégré le poison - que l'on croyait fatal à toute vie - à son ADN. Et qu'elle s'en nourrit ! La seconde, Marine, a semble-t-il plagié cette technique mais s'en sort déjà très bien. C'est pour l'astrobiologie une découverte majeure : ainsi doit-on tout revoir dans notre quête d'E.T. et réorienter la recherche de vie extraterrestre vers des contrées que l'on croyait trop hostiles. Ainsi sait-on définitivement, maintenant que Marine s'est laissé pousser l'œil de verre, qu'elle est comme papa : toxique pour le débat. Tenons-nous le pour dit, et n'en parlons plus ! Parce que si je découvre une Marine au second tour de la présidentielle de 2012, je file en Californie retrouver GFAJ-1 au fond de son lac plein d'arsenic.

En attendant, je me berce de doux rêves en espérant que l'année 2011 nous épargnera de nouvelles étapes dans la dégradation du lien social, dans la division de la population et dans cette recherche permanente de boucs émissaires qui caractérise les temps de crise...

Pour aller dans ce sens, ou peut-être simplement parce que l'État a mauvaise conscience de ne pas remplir son devoir envers les démunis et les personnes âgées, François Fillon l'a décidé : 2011 aura pour Grande Cause nationale « Pas de solitude dans une France fraternelle ». Mes bien chères sœurs, soyons unies ! Et comptez sur moi pour nous rassembler autour de bons moments... Bon, je vous laisse bien au chaud entre mes pages, et c'est avec toute la tendresse que je vous porte que je vous souhaite une magnifique année 2011 !

                                                                                                                                                         Causette 

 

# 10 novembre 2010

Édito#11

Vous ne devinerez jamais ce que signifie Sarcopénie.

J’adore ce mot. Tellement d’actu : il désigne la fonte de la masse musculaire, due au vieillissement, au profit de la masse adipeuse, moins joliment appelée graisse. Elle commence naturellement dès l’âge de 30 ans, mais c’est à partir de 65 ans qu’elle s’accélère, selon les savants. 85, selon la police. C’est ça, le « troisième âge ». Sarcopénie. Et ça tombe mal. Parce que si l’on repousse l’âge de la mort et « donc » celui du départ à la retraite, on ne repousse pas celui de la fatigue physique. Bon, a priori, l’idée d’un hôpital où tout le monde serait vieux, personnel compris, a quelque chose pour m’amuser. La première sonde urinaire posée par une infirmière de 67 ans, voilà un beau reportage à venir ! Sachons tout de même qu’il y a, en France et pour l’exemple, environ 947 000 femmes en situation de sous-emploi, contre 300 000 hommes*. Le sous-emploi, c’est le temps partiel subi par des personnes souhaitant travailler à temps complet. Une écrasante majorité de femmes sur les hommes dans ce désagréable cas, donc. Et autant d’heures non travaillées, c’est bien sûr ça en moins de cotisations complémentaires : mes amies, ô, chères amies, navrée, mais il n’y a donc rien de vraiment équitable en vue côté professionnel ! Ni pendant la carrière, ni après.

À l’heure où j’écris ces lignes, la réforme est votée mais des millions de personnes n’ont toujours pas avalé ni cette loi, ni les jours de salaire envolés, ni les kilomètres marchés, ni les merguez huileuses hasardeusement achetées sur le parcours. Et d’autres journées de protestation sont prévues. À la bonne heure !

Quoi qu’il advienne de ce texte qui nous pénalise et de la méthode utilisée qui nous ridiculise, n’oublions pas que, fier de son travail, Raymond Soubie quitte l’Élysée. Fondateur d’Altedia**, spécialiste du plan social, du licenciement et des ressources humaines, ancien dirigeant de l’Opéra national de Paris puis conseiller social auprès du président Sarkozy, il est depuis quarante ans LE monsieur relations avec les syndicats au service des pouvoirs successifs. Le fond et la méthode de cette réforme, c’est lui. Et nous, il s’en brasse le complet. Certes, je sais que c’est bas, mais je ne peux m’empêcher d’espérer qu’il croisera ma route, en pyjama de patient, l’air déconfit et la mine inquiète, le jour de mon reportage sur la sonde urinaire et son infirmière aigrie et fâcheusement atteinte de sarcopénie. Manière qu’à notre tour, on puisse cyniquement, ostensiblement, effrontément, sourire en coin.

Causette 

# 19 juillet 2010

Édito#8

Abandonner mes enfants sur l’autoroute et cacher le corps de mon mari dans un fourré,

c'est vrai, c'est pas ce que j'ai fait de mieux en ce début d'été. Me suis emportée. Juste après, j'ai incendié la voiture, non sans y avoir placé le cadavre d'une marginale esseulée qui, la malheureuse, me ressemblait. Me laissant pour morte, j'ai décollé avec un faux passeport vers un paradis offshore. Il fallait bien ça pour détourner l'assurance-vie conjugale au détriment de mes orphelins. Se préparer une retraite décente, c'est aujourd'hui un sacré défi ! Mais rassurez-vous, mon mari n'a pas trop-trop souffert, a priori. Quant à mes têtes blondes, elles trouveront probablement une famille d'accueil rieuse et honorable. La Dass, c'est comme une colonie, m'a-t-on dit. Les vacances avaient pourtant bien commencé mais, soudainement, sur la route, ça a mal tourné : un flash info sur la réforme des retraites à la radio, et j'ai disjoncté. J'y apprenais que les femmes - dont les retraites sont déjà inférieures de 38 % à celles des hommes et, pour la moitié, sous la barre des 900 euros par mois - allaient encore se trouver discriminées par la réforme. On fait des enfants et ça, ça fait perdre du temps. Et le temps, c'est de l'argent : d'après les copines d'osezlefeminisme.com, « 64 % des enfants de moins de trois ans sont gardés par un parent qui cesse le travail, la mère dans plus de 98 % des cas. Et pendant ce temps-là, le compteur des trimestres de cotisation ne tourne plus. » Le raisonnement donné pour justifier la réforme : la crise, la finance, les traders, les fonds pourris, l'État endetté, les vieux qui se reproduisent de plus en plus vite. Tout ça, c'est très compliqué et, si on ne paye pas maintenant, on va finir par le payer. Ah bon. Que nous devions travailler jusqu'à 67 ans pour avoir une retraite pleine, vu le retard accumulé, c'est cette idée qui m'a précipitée dans le crime et l'arnaque à l'assurance-vie. Vous ne m'en voudrez pas trop. Mon nouvel environnement, maintenant que je suis en cavale, c'est un monde de vice, de peur, de trahison et de bandits, de mafias, d'espions, d'assassins et de trafiquants. Un monde noir, glauque, dangereux et effrayant. Ce monde qui émerge quand l'individualisme et la loi du plus fort prennent le pas. Quand la violence expulse la confiance. Allongée sous les vagues, quelques grains de sable joueurs me frottant le dos, glissant entre mes seins et me gommant la peau, je me régale. Je suis une femme fatale.

Causette 

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# 8 mars 2010 

Édito#7
Comme dit ma mère, la liberté conquise, ça a un « goût de reviens-y » !

Rêver à l’impossible et le réaliser, c’est tout ce qui nous maintient en vie. Alors fonçons sans attendre que la majorité soit prête, sans calcul adapté à un air du temps qu’on n’a pas soufflé nous-mêmes. Un an que je me bats avec force et enthousiasme, chaque jour, pour vous proposer autre chose, un œil tout subjectif, certes, mais si honnête. En un an, on en a vu passer, des paires de malveillant(e)s éhonté(e)s qui ont tenté de toutes nous prendre pour des quiches ! Donc, comme cadeau d’anniv’, je m’offre unilatéralement le droit de les désigner, et même de leur attribuer un prix : la Quiche d’Or ! Pas de raison pour que ça ne marche que dans un sens. Et ça fait un de ces bien… Tellement, que je veux le partager avec vous : je vous invite donc, mes chères lectrices, à goûter le malin plaisir de désigner la vôtre (p.7) ! Faites-vous du bien ! Quitte à lutter pour ses libertés, autant le faire avec humour. C’est meilleur pour les artères et ça évite de se faire traiter d’hystérique.
Je m’insurge et j’aime ne pas être seule à le faire. C’est plus fort que moi, les gens qui luttent, ça m’excite : et ça tombe bien, car ce 8 mars est celui du centenaire de la Journée internationale des femmes. C’est vrai, c’est sympa de leur donner l’occasion de lutter pour leurs libertés. Une journée sur 365 ? Merci bien. Après tout, c’est normal que la moitié de l’humanité ait droit à sa journée, au même titre que le sommeil (20 mars), la blague (1er avril), les zones humides (hmm, le 2 février) ou les douanes (26 janvier)… Bref. Les gens qui luttent, disais-je. Il y en a quelques milliers, aux six bouts de la France, qui m’ont donné chaud au cœur depuis que l’économie a sombré : ces ouvriers d’usine, en première ligne au feu des licenciements, qui se sont battus pour leur dignité, qui n’ont rien lâché. Contis, Molex, Chaffoteaux, New Fabris, Freescale, je me demandais ce que leurs figures emblématiques auraient à se raconter, autour d’un repas et de quelques bouteilles de vin. Alors je les ai réunis, et j’en ai presque pleuré : dans leur interminable conversation, ils ont ri, se sont énervés, félicités, chambrés. J’en vibre encore.
Pendant ce temps et parce qu’il ne faut rien délaisser, on a essayé de comprendre si oui ou non, enfin, le « maternage proximal » est bon pour bébé. Tandis qu’en Guinée et en Afrique du Sud, nos reporters se confrontaient à l’indicible, qu’elles ont pourtant réussi à écrire. Ce que je vais faire, après ça ? Je retourne dans le reste de l’année, le sourire aux lèvres et les manches retroussées.

Causette 


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#- 17 janvier 2010: 

Édito#6 

Le magazine au cerveau plus féminin que du capiton, n'a pas failli à sa promesse: 

un avant goût de ce bi-mensuel, en ce début d'année 2010: 

#14 mars 2009 

Geneviève de Fontenay défenseure de la dignité féminine, c’est comme Ben Laden hôtesse de l’air.

 

« Le fait que la femme devienne un objet sexuel […] m'agace » s’offusque-t-elle dans les colonnes du quotidien suisse Le Matin, cherchant à justifier la cabale qu’elle dirige contre Kelly Bochenko, ex-Miss Paris. Le maquillage Ripolin doit ronger les connexions neuronales. Et rendre méchant : « Il faut vraiment avoir un sac de son à la place du cerveau pour faire un truc pareil ! », se sent obligé d’ajouter le Joker des podiums. Classe. En cause, des photos hot, encore, diffusées sans l’accord de l’intéressée. Si on m’avait dit que je prendrai, un jour, la défense d’une Miss… C’est peut-être parce que, moi aussi, je suis à la merci de l’un de mes ex, heureux possesseur de quelques clichés cochons propres à choquer tous ceux qui n’assistèrent pas à ce grand moment d’art photographique.

Nous sommes quelques millions de filles très bien à être dans cette fâcheuse posture alors, que celle qui ne s’est jamais prise pour Clara Morgane sous les flashs d’un photographe plus ou moins amateur me jette la première couronne !

Mais il faut comprendre Geneviève. Elle souffre. Elle vient de réaliser, dans la douleur, qu’elle ne ferait très probablement jamais la Une d’Entrevue : « J'ai passé un quart de siècle avec Louis de Fontenay, jamais il ne m'a demandé d'écarter les cuisses pour me photographier », se lamente-elle, toujours dans Le Matin. à vous toutes, mes très chères lectrices, je vous souhaite donc, pour 2010, de vous éclater dans votre vie privée, sans jamais être perméables aux ingérences réactionnaires.

Quand bien même seraient-elles camouflées en féminisme bien-pensant. Pour le reste : faites comme moi, faites au mieux ! Et si vous vous reconnaissez au fil de mes pages, sachez que vous pouvez, à présent, me soutenir en adhérant à la « Société des Copines de Causette » (voir p.6). Pour que nous continuions, ensemble, à défendre celles qui nous touchent. Même si elles sont Miss ! 

Causette 

Bienvenue au nouveau magazine "Causette"... plus féminin du cerveau que du capiton. Enfin la diversité dans la presse féminine.. à suivre ICI  

 

 

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